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Quand une Graine de France se lance dans un voyage au Japon
19 mai 2016

Le Wwoofing (MàJ)

Pour mieux vous faire partager mes différentes expériences d’hébergements au Japon, j’ai organisé les articles de la catégorie « Un toit au-dessus de la tête » comme suit : 1) une définition du type d’hébergement, 2) les avantages et inconvénients, 3) mes retours d’expériences.

Ces articles sont mis à jours selon mon vécu, n’hésitez pas à vérifier les nouveautés !

 

Le Wwoofing

 

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Définition : le principe du Wwoofing est d’être hébergé, nourrit et blanchie en échange d’aide dans les travaux quotidien de l’établissement choisit. Il existe plusieurs sortes d’établissement : cela va de la ferme de fruits&légumes à l’auberge touristique en passant par les centres équestres. Selon les régions et la période de l’année, les Hôtes acceptent plus ou moins de Wwoofers.

Que les choses soient bien claires : le Wwoofing n’est en aucun cas un hébergement ou il vous suffit d’aider à la préparation des repas du midi et du soir ! Le contrat stipule que vous devez travailler entre 4h et 6h par jour avec un jour chômé par semaine.

Le Wwoofing est basé sur l’échange entre l’hôte et le Wwoofeur : le premier se doit d’être accueillant, disponible et prêt à partager son savoir aussi bien dans les travaux quotidiens (prendre soin des bêtes, récolter le soja …) que sur les lieux intéressants de sa région. Le second doit être ouvert et prêt à se plier au style de vie parfois alternatif de son hôte. Il doit bien sûr aider de bon coeur et partager ses expériences de voyages ainsi que ses connaissances sur d'autres cultures.

Comment intégrer le système du Wwoofing ? Vous devez vous inscrire sur le site WwoofJapan et payer une cotisation annuelle de ¥5500 (environ 42€) par personne. A partir de ce moment là, vous avez accès à la liste des hôtes selon les différentes régions du Japon ainsi qu'à leur profil détaillé (type d'établissements, ville approximative ou se situe les hôtes, composition de la famille, travaux demandés, conditions d'hébergement et de vie etc ...). Une fois trouvé l'hôte parfait, vous devez lui envoyez un message privé ou vous vous présentez en quelques lignes, expliquez que vous êtes interressé par la région, le type de travail demandé. Donnez ensuite vos dates de séjour. Il ne vous reste plus qu'à attendre la réponse de votre hôte !

 

Avantage :

- Vous ne déboursez rien pendant votre séjour (hormis lors de vos sorties durant vos jours de congés),

- Vous rencontrez forcément des locaux, ils connaissent la région et peuvent vous indiquer les bons coins à voir ! Ceux qui ne figurent pas dans les guides !

- Vous apprenez beaucoup sur la spécialité de l’établissement (agriculture, restauration etc …)

- Selon les hôtes, vous pouvez intégrer le quotidien d’une famille et en apprendre beaucoup sur la culture du pays.

- Rencontrer d’autres Wwoofeurs venant des quatre coins du Monde !

- Vous mangez souvent très bien avec les produits issus directement de l’établissement !

 

Inconvénients :

- Malgré des annonces détaillées, il arrive que l’on soit surpris lors de notre arrivée dans l’établissement comment ça « on se lave tous les quatre jours ?! »

- Certains hôtes profitent clairement des Wwoofeurs en dépassant les 6h de travail par jour !

- Ne pas pouvoir profiter pleinement des alentours en raison du peu de temps de liberté qui vous est accordé.

 

Mon conseil : toujours prévoir une semaine de Crash Test pour pouvoir vous enfuir en cas de problème ! Si tout se passe bien, que vous vous amusez tout en découvrant plein de choses, libre à vous de prolonger votre séjour !

 

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Hôte n°3022, Famille Shichida - Préfecture de Tochigi :

 

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Pour vivre avec cette famille qui a pour ligne de conduite l’autosuffisance, il faut être prêt à renoncer à beaucoup de confort ! Dans leur maison en bois, dont la construction se poursuit chaque jour par le travail du père de famille, il n’y a ni eau chaude ni radiateur. Pour l’heure, seule la cuisine dispose d’un poêle capable de vous réchauffer. Il faut aussi savoir s’adapter aux conditions d’hygiène spartiate voir parfois dégueux de la famille : toilettes turques sans broyeur (jeter le papier dans une poubelle à coté), bain tous les 4 jours (avec savon naturel qui ne lave rien du tout), lessive faite avec les restes d’eau du bain, nourriture laissée sans films plastiques ou papier d’alu’ dans la cuisine et à la merci de la colonie de mouches qui s’y est installée, une quinzaine d’insectes par pièces (cafards, punaises, araignées, fourmis, sauterelles et j’en passe …).

Située en pleine montagne et entourée d’une magnifique forêt très dense, il faut marcher 20 minutes avant d’atteindre le village le plus proche et 30 minutes en tout pour accéder à la gare. Soyons honnêtes : c’est un trou paumé qui, hormis les paysages exceptionnels, est tout à fait inintéressant. J’avais prévu quelques belles balades dans les alentours mais en raison de la fatigue et de la destruction de la quasi-totalité des chemins de randos suite aux récentes innondations et de la présence d’ours et singes, j’ai bien vite renoncé à mon projet. Le travail demandé n’est pas si épuisant qu’on pourrait le croire, c’est surtout les conditions dans lesquelles il s’effectue qui pèse sur le physique et le moral (outils inadaptés, pas de douche après l’effort, se coucher et se réveiller en grelottant, manque de protéines …).

Concernant la langue, je suis extrêmement déçue que la famille se soit évertuée à me parler en français (la mère) et en anglais (enfants et père). J’ai certes amélioré ma compréhension en les écoutant parler entre eux et me suis habituée à un rythme de discussion plus rapide mais sans réellement pouvoir pratiquer en retour !

 

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Il n’y a pas eu que du négatif dans mon séjour : j’ai expérimenté un mode de vie que je ne connaissais pas avec une catégorie de japonais tout à fait hors-normes. La famille (Père, Mère dans la cinquantaine et enfants de 16, 12 et 10 ans) sont très gentils mais sont habitués à vivre à la dure ! Ils m'ont offert beaucoup de présents dont ils n'ont pas l'utilité (Omiyage de leurs amis qu'ils refusent de manger en raison des produits chimiques qui les constituent, plats en bois japonais, tasses en porcelaines ...) et m'ont aidés à envoyer le tout en colis express pour la France !

J’ai pu tester beaucoup de plats japonais à base de légumes issus des productions de la ferme et en apprendre un peu plus sur deux ou trois coutumes du pays. Il y a eu des moments très sympathiques comme la soirée d’Halloween autour du Potiron customisé, la préparation de pâte à Mochi, de pain, de gâteaux de pommes de terre ou encore mon initiation à la cérémonie du thé. Je pense cependant que c’est cher payé aux vues des conditions de travail et surtout d’hébergement.

 

Hôte n°2647, Famille Kawamata - Préfecture d'Ibaraki :

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Le terme de « famille » n’est pas vraiment applicable aux Kawamata : même si le père et la benjamine (16 ans) vivent techniquement sur la même propriété, je ne les ais que très peu aperçus. Hormis la mère de famille, Masako-san (dit « Dorothy »), les deux autres ne sont que des fantômes que l’on croise vaguement avant d’aller se coucher et qui lâchent difficilement plus de 3 mots et c’est une bilingue en Jap’ qui vous le dit !.

 

De mon point de vue, cette « non-communication » est une des raison principale pour laquelle Masako-san est devenue hôte en Wwoofing pour éviter de péter les plombs et de sombrer dans la solitude et la dépression …, l’autre raison étant que cette Dame au grand cœur met toute son énergie à enseigner et faire découvrir les rudiments de l’anglais aux habitants de sa ville (Hitachinaka). De 0 à 80 ans, elle dispense plusieurs cours d’anglais chaque jour de la semaine !

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Les cours avec les plus jeunes se font en présence des parents (de 0 à 8 ans). Même si le terme de « cours » est un bien grand mot je dirais plutôt « moment lors duquel les Mamans se retrouvent avec leurs gosses pour les faires danser sur des musiques en anglais pendant une heure pour ensuite prendre un thé et papoter toutes ensemble l’heure suivante pendant que leurs marmots hystériques font la course autour de la table. En tant qu’animatrice de centre de loisirs depuis maintenant plus de six ans, j’aurai pas mal de trucs à dire sur l’éducation à la Japonaise, le statut de l’enfant roi ou encore l’organisation des évènements collectifs centrés sur les enfants MAIS JE VAIS FERMER MA GUEULE parce que c’est une autre culture, une autre vision de l’enfance et que je ne suis pas là pour faire du social

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Accueillir des visiteurs du Monde entier est pour Masako-san un excellent moyen de « mettre un visage » sur la pratique de l’anglais et, comme elle le dit elle-même « d’habituer les Japonais aux étrangers » sur que y’a du boulot, surtout à Ibaraki !. D’après l’épaisseur de son livre d’or et ses onze années en tant qu’hôte, elle a dû voir passer pas mal de monde par sa maison (d’après mes calculs un à deux chaque mois voir 7 en période touristique genre automne et saison des cerisiers).

 

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Techniquement, le « Wwoofing » est supposé être un système basé sur l’agriculture biologique et le partage des connaissances dans ce domaine. D’après mon enquête furtive, Masako-san a commencé la culture biologique POUR accéder au statut d’hôte Wwoofeur : son champ mesure environ 50m carré et est au milieu d’autres terrains qui sont la propriété de ses différents voisins. Elle y cultive différents produits selon les saisons (moi j’ai eu le droit aux haricots, navet et un autre truc chelou dont j’ai oublié le nom). Comme ce n’est pas son activité principale, les Wwoofeurs ne passent donc pas trop de temps à trimer dans la terre.

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Les Wwoofeurs logent dans un bâtiment différent de la maison principal ; c’est bien plus « japonais » que cette dernière (tatamis, portes coulissantes, futon) mais cela reste très agréable à vivre sauf en hiver ou l’on doit s’cailler les miches. Il y a deux chambres de disponibles. Lors de mon séjour, nous étions deux wwoofeuses au début puis une troisième est arrivée en cours de route. Masako-san m’a dit avec fierté que parfois, elle recevait jusqu’à 8 personnes en même temps Vu la taille des chambres, plus de quatre personnes c’est l’angoisse à mon avis …

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La journée commence à 8h et se termine aux alentours de 18h avec de nombreuses poses. Durant ces journées, Masako-san organise parfois des petits évènements pour faire découvrir à ses wwoofeurs un peu de culture japonaise : habillage de kimono, onsen, visite de parc, shopping au 100 yen shop, cérémonie du thé etc …

 

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La maison est bien située : en campagne mais avec des restaurants (100yen sushis, yoshinoya, COCO’s etc…) et des supermarchés accessibles en vélo. Notez aussi que l’un des meilleurs onsen du Japon (3ème au classement national) est un à 5 minutes de la maison !

Hormis le peu d’échange avec le reste de la « famille », le seul point noir de ce wwoofing concerne la nourriture : les repas sont peu varié et ne sont pas composer d’autant de produit « frais » comme on pourrait s’y attendre en wwoofing … La benjamine travaillant dans un convinent store, elle ramène chaque jour des plats préparés invendus. Au début, on trouve cela pratique, puis on fait rapidement une over-dose que des trucs frits qui file mal au bide et mal au cœur. Les produits du champ sont très basiques et servent plus d’accompagnements que de réel repas (après cela dépend aussi de la saison !).

 

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Comme Masako-san donne des cours privés en soirée, vous devez vous préparez-vous-même votre repas. Etant donné le peu de choix dans les réserves de la maison, beaucoup de wwoofeurs optent pour un diner à l’extérieur en empruntant un des vélos mis à disposition. Au bout d'une semaine, j'ai commencé à proposer différents plats un peu "funs" pour que Masako-san soit motivée pour faire la cuisine avec nous et ça a plutôt bien marché : okonomiyki, dango, gyoza et dorayaki au menu de la deuxième semaine ! Beaucoup mieux !

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Toujours concernant la nourriture : la Préfecture d’Ibaraki est spécialisé dans le natto (soja fermenté depuis j’sais pas combien de temps et qui pue la mort). Masako-san est une grande fan de natto (appartient à une sorte de fan-club) et en mange matin, midi et soir. Il ne faut pas oublier de l’informer au cas où vous n’aimeriez pas cela sinon vous risquez de vous retrouver avec des surprises odorantes dans votre assiette !

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Commentaires
G
Dans les Feedback qu'on laisse sur le site wwoof-japan, c'est toujours délicat de descendre des hôtes avec qui tu as passé plusieurs semaines. Mais comme dans toutes les expériences y'a des hauts et des bas (en particulier en wwoofing !), mieux vaut avoir un coin pour dire ce que l'on pense vraiment =D
S
C'est super de faire des retours sur tes différentes expériences de woofing, merci de nous faire partager ça !

                   c

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